ABÉCÉDAIRE DU CINÉMATOGRAPHE QUENEAU par Marie-Claude Cherqui

Marie-Claude Cherqui, docteur en littérature et civilisation française, est l’auteure d’une thèse intitulée
Raymond Queneau, écrivain de cinéma
, mars 2009

Nous la recevrons prochainement dans le cadre de l’événement « Cent mille milliards de Queneau » pour des conférences et projection de films à la Maison du Livre et à la Cinematek
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L’abécédaire ci-dessous est un travail en évolution et sera étoffé dans le courant des semaines à venir

A :

Acteur :

Adaptations :

Arithmétique :

Alice :

Dans son journal, Queneau note en 1955 : « Morin [Edgar] me téléphone pour m’emmener voir un film de Ninon Sevilla, avenue de Clichy. Doublé en français, c’est vraiment un film pour spécialiste maniaque. Comme si moi, vers 38, j’avais emmené un type voir un film d’Alice Faye. »

Alice Faye, blonde étoile d’Hollywood aujourd’hui oubliée, car ayant occupé précisément une  faille  entre deux événements capitaux pour l’histoire cinématographique, la disparition de Jean Harlow et l’apparition de Marilyn Monroe sur les écrans, a suscité chez Raymond Queneau une admiration, un fétichisme qui laisse les lecteurs d’aujourd’hui, au vu des séquences diverses dans lesquelles celle-ci apparaît, en proie à une certaine perplexité. Queneau, en 1938, raconte par le menu, le choc émotionnel et corporel ressenti par lui les premières fois qu’il la découvrit et les nombreuses séances de cinéma (en détails) et de sexe solitaire (simplement évoquées) qui s’ensuivirent, dans un texte-confession  lyrique et érotique, particulièrement émouvant et d’une rare impudeur, intitulé Alice Faye au Marigny et relégué, au sein du tome deuxième de ses romans dans l’édition de la Pléiade, dans les annexes (autant chercher une aiguille dans une botte de foin) du roman Les Temps mêlés, tel un texte honteux relégué dans l’Enfer de la BNF. Après ce premier texte, phénomène dont nous ne nous étonnerons pas, Alice Faye devient dans son œuvre un personnage de fiction nommé Cécile Haye dans Les Temps mêlés, personnage qui réapparaîtra plus tard sous le nom d’Alice Phaye dans Saint Glinglin.

Dix ans avant Alice Faye au Marigny, Raymond Queneau avait épousé la brune Janine Khan. Par la suite son journal nous révèle quelques liaisons amoureuses extra conjugales. Ces X et ces Y, étaient-elles blondes ou brunes ? Cela a-t-il une importance pour lire l’œuvre de Queneau ?

Les hommes préfèrent les blondes. Mais ils épousent les brunes.

Arquevit :

B :

Buñuel :

Bang-Bang :

Bathing-Beauty Girls :

Blue Jeans :

Burlesque :

C :

Champs-Élysées

Chant du styrène :

Cinéphile :

Clément (René) :

Critique cinématographique :

D :

Doublages :

Dimanche de la vie (Le) :

E :

Encyclopédie filmée :

Emploi du temps (L’) :

Eskimo-brique :

F :

Faye (Alice) :

Festivals :

G :

Gervaise :

H :

Harlow (Jean) :

Hart (William S.)

I :

Inédits :

J :

Jabely (Jean) :

Journaux 1914-1965 :

Juré :

K :

Kast (Pierre)

L :

Le Havre :

Le Lendemain :

Loin de Rueil :

Loren (Sofia) :

M :

Manifestes :

Monsieur Ripois :

Mocky (Jean-Pierre) :

Mon Associé Monsieur Davis :

N :

Nouvelle Vague :

O :

Objectif 49 :

OuCiPo :

On est toujours trop bon avec les femmes :

P :

Paradis terrestres :

Pagliero (Marcello) :

Paris :

Personnages :

Q :

Quai Voltaire :

Queneau (Raymond) :

R :

Rêves :

S :

Salles de cinéma :

Sally Mara :

T :

Tati (Jacques) :

Teuf-Teuf :

Télévision :

Trésor (Le) :

U :

Un rude hiver :

V :

Vian (Boris)

W :

Welles (Orson) :

X :

Films X :

Y :

Yeux :

Z :

Zazie dans le métro :

Le 7 octobre 2009 à 17 heures, 10 minutes et 12 secondes, Jean-Michel Pochet me fait parvenir le courriel suivant : « Je reçois « Impressions -Le Havre -L’actualité des musées et du patrimoine »  n°3 sept-oct-nov-dec-jan 2010  ( www.ville-lehavre.fr )  p 31 :

Zazie dans le métro Louis Malle 1960, en partenariat avec l’Université du Havre  MARDI 17 nov à  19 h 30

ds la salle Queneau de la Maison de l’étudiant (50 av JJ rousseau) Entrée libre ds la limite des places disponibles. PRESENCE SOUS RESERVE DE CATHERINE DEMONGEOT interprète de Zazie.

Projection suivie d’un apéro-jazz autour du Pianococktail de Paul Baudoin »

Je tiens personnellement, et cela n’engage que moi et quelques millions d’admirateurs de l’œuvre de Louis Malle, Zazie dans le métro pour un film d’une réussite plastique exemplaire. Je suis admirative du fait qu’en quelques mois après la découverte d’un roman aussi déroutant, une équipe de très jeunes artistes ait réussi en si peu de temps une telle œuvre. Ce que j’admire tout particulièrement dans le cinéma c’est justement cette réunion de divers corps de métiers qui vont en harmonie (ou non, mais en général, en harmonie) nous livrer un travail collectif dont l’intérêt sera comme dans Zazie The Mouvie, que le spectateur ne saura plus à qui attribuer quoi.

Ce qui est sûr c’est que la réussite de ce film doit énormément à la réussite de son castinge. La petite Catherine Demongeot, qui s’est bien gardé par la suite de se lancer dans une carrière d’actrice mais, par sagesse (ou par pure folie !) a choisi d’embrasser (quelle expression !) celle, je vous le donne en mille, d’institutrice (pour faire chier les mômes).

La merveilleuse édition DVD du film restauré (filmographie quenienne exceptée…) nous propose un document sonore parmi ses nombreux boni : Catherine Demongeot s’exprime 45 ans après sa mémorable prestation sur son rôle de « petite salope » mal embouchée, document sonore que je pris au pris lors du premier contact avec le sus-évoqué DVD pour un document parlant avec images plates et mouvantes. S’il en eût été ainsi, je n’eus d’ailleurs pas visionné ce document, de peur de prendre moralement sur le coin du nez quarante-cinq ans ajoutés à mes quarante et quelques au préalablement acquis.

Même si l’entrée de cette soirée annoncée au Havre est libre (dans la limite des places disponibles), même si la projection doit être suivie d’un apéro-jazz autour du pianococktail (sic) de Paul Baudoin, serons-nous nombreux à nous laisser tenter par la présence (sous réserve) (cette parenthèse me glace les os) de Catherine Demongeot, afin de constater qu’effectivement, comme nous tous, mais peut-être plus que nous tous réunis, celle-ci a vieilli ?

Zoneilles :